Le garde-sémaphore était chargé de la circulation sur la voie ferrée pour éviter le rattrapage des trains qui circulaient à des vitesses différentes. Il était affecté à un sémaphore à côté d’une guérite dans laquelle il était enfermé jusqu’à 12 heures consécutives en hiver. Son travail consistait à garantir l’espacement entre les trains dans un canton (subdivision de la voie ferrée).
Les sémaphores permettaient d’éviter les collisions entre les trains. Ils étaient manœuvrés manuellement par des gardes-sémaphores au début du développement du chemin de fer. Plus tard, l’ingénieur Henri Lartigue inventa l’électro-sémaphore qui a été testé dans le Nord de la France en 1874. Ce système permettait de sécuriser le fonctionnement en évitant qu’une ouverture accidentelle d’un sémaphore ne soit possible avant le passage du train à la gare suivante.
La figure ci-contre…
…représente le sémaphore pour un chemin de fer à double voie. La ligne A B indique le niveau du sol. L’une des ailes, l’aile C, se trouve dans la position horizontale ou d’arrêt, l’autre est suspendu derrière le poteau et l’on n’en voit que la partie circulaire. Le bras horizontal E ne concerne pas le mécanicien sur le train et n’a de signification que pour le gardien du poste sémaphorique. Un second levier est invisible derrière le poteau. Dans les boîtes en tôle H et K se trouvent les mécanismes et les contacts électriques. Il y a quatre de ces boîtes, les deux du côté de derrière sont invisibles sur le dessin. Au dessous de ces boîtes est placée la pile qui se trouve aussi quelquefois dans une cuve cimentée à côté. Les deux aîles supérieures sont peintes en rouge, les deux bras inférieurs en gris.
Bureau international des administrations télégraphiques, Journal télégraphique, Berne, 25 mai 1882, 20 p
Le système représenté ci-dessus est…
…le système Lartigue, Tesse et Prudhomme qui était exposé dans tous ses détails par le chemin de fer du Nord…
Bureau international des administrations télégraphiques, Journal télégraphique, Berne, 25 mai 1882, 20 p
Les quatre boîtes en tôle placées au pied du mât (repères H, K) sont appelées blocs d’annonce. Elles permettaient de commander une palette rouge au sommet du mât (aile C ou D par exemple) pour indiquer le passage ou l’arrêt impératif d’un train, et une palette blanche plus petite (bras E par exemple).
Mon arrière-grand-père Prosper Alexandre Jean-Baptiste Tillier était garde-sémaphore de 1906 à 1911 près du hameau de La Goulée à Silly-Tillard dans l’Oise. Sa fiche généalogique est consultable sur Geneanet.
Sa femme Ambroisine Vachet était également garde-sémaphore en 1901 près du hameau du Val de l’Eau à Saint-Sulpice dans l’Oise et en 1906 avec son mari près du hameau de La Goulée à Silly-Tillard dans l’Oise. Sa fiche généalogique est consultable sur Geneanet.
Ils étaient tous les deux employés à la Compagnie du chemin de fer du Nord.